« Oyez, oyez… »
Bonjour à toutes et à tous,
Et non je ne vous ai pas oublié, j’ai fait une petite pause pendant cette période de fêtes que, j’espère, vous avez vécu pour le mieux. Certes nous n’avons pas pu organiser les fêtes de fin d’année dont nous rêvions mais au moins celles que nous souhaitions de ce contexte sanitaire qui trouvera une fin j’en reste persuadé. L’homme a toujours su s’adapter à des situations de crises dramatiques à travers les âges et a su se relever. J’ai conscience que je suis un privilégié et j’ai toujours un regard bien triste pour celles et ceux qui payent très cher cette période plus que difficile et j’espère qu’ils trouveront des gens pour les aider et les accompagner, un élan de solidarité sera vraiment plus que nécessaire…
Mais votre club continue à avancer pour vous, grâce à vous et il va rentrer dans une nouvelle ère et commencer à suivre les rails de son nouveau projet de développement, piloté par une équipe de dirigeants et de bénévoles au combien motivés et vos serviteurs toujours là pour vous accompagner.
J’avais pris l’habitude, à travers les petits mots de ces dernières semaines de vous présenter La Natation et le monde associatif. Nous allons donc nous pencher sur une nage particulière… :
LA BRASSE
Tout coach qui se « respecte » vous dira :
« Il y a des nageurs et il y a des brasseurs », au grand désespoir de notre premier entraîneur et toujours brasseur Alain Berthier.
Le brasseur c’est celui qui prend toute la ligne pendant l’entraînement et qui nous retourne les doigts avec un bon coup de talon quand essaye de le doubler, il prend énormément de place au mur pendant son virage (comme le papillonneur c’est vrai) et il n’avance pas…et là Alain est en train de bouillir… seulement la brasse c’est l’histoire de la natation.
Les premières compétitions organisées voyaient les concurrents s’affronter en brasse avec la tête qui devait absolument restée à tout moment hors de l’eau en 1837 de l’autre côté de la planète en Australie. Cette nage est vraiment une nage d’un autre temps où pour enseigner la natation on accrochait les apprentis via une ceinture à une poulie, ils devaient s’allonger sur le ventre et reproduire les mouvements d’une grenouille…, et oui quand nous manquons d’inspiration nous copions la nature parfois avec succès mais là imaginez si nos grands, grands ancêtres en descendant de l’arbre en pleine Ethiopie avaient croisé un crabe, on aurait eu l’air malin en pas chassé, au moins les dessins égyptiens auraient été de face… mais nous nous perdons, revenons à nos moutons, ou plutôt à notre brasse.
Techniques de nage
La brasse est une nage dite simultanée, comme le papillon, c’est-à-dire que les mouvements du nageur sont simultanés. Le nageur, depuis le début de sa course à son arrivée (exceptés les virages) doit être allongé sur le ventre en alternant des mouvements simultanés de bras (sans dépasser les lignes des hanches) avec un aquatique et un mouvement des jambes simultané, dans un même plan horizontal (dixit règlement), les pieds orientés de telle sorte que la poussée doit être faite par le dessous des pieds, et dans cet ordre (c’est dire les bras puis les jambes). Seule petite exception pour le mouvement des bras qui peut dépasser la ligne des hanches lors de la première traction de bras dans la reprise de nage, à ce mouvement doit suivre un mouvement de jambes ensuite la tête doit être sortie de l’eau avant la fin du deuxième mouvement de bras (avant que les mains ne reviennent vers l’intérieur).
L’arrivée au mur doit être faite avec les deux mains en même temps (surtout pas l’une sur l’autre). Comme vous pouvez le constater cette nage est très contrainte car elle est ancestrale et ces différentes évolutions ont dû être juguler par un règlement sportif de plus en plus étoffé. Imaginez qu’il a été autorisé de mettre complétement la tête sous l’eau pour expirer au milieu des années 80.
Les grands brasseurs de l’histoire
Maintenant quel nageuse ou nageur ont marqué cette nage ?
Peut-être le Russe Roman Slundnov qui fut le premier à nager un 100m brasse sous la minute en 2001 comme Tarzan plus de 80 ans plus tôt, ou alors l’Anglais Adam Peaty qui a amené le 100m brasse dans une autre planète en nageant le 100m brasse en nageant moins de 57 secondes et laissant ainsi ses adversaires à plus de 2 secondes derrières, ou bien même la dynastie des brasseurs japonais qui ont toujours su apporter de la finesse à cette technique souvent nagée par des brutes épaisses très voire même trop athlétique pour des nageurs. J’allais omettre la petite mais magnifique Brigitte Becu, très grande brasseuse Belge des années 90 qui du haut de ses 1m58, gagna 12 médailles internationales dont 5 titres (ce qu’aucune françaises n’a réalisé) pouvait nager moins de 1’09 au 100m brasse ce que peut de françaises sont encore capable de faire maintenant malgré l’arrivée des combinaisons.
Parlons des français maintenant.
Pour les Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles une jeune Orléanaise Catherine Poirot (plus exactement née à Tours mais nageant lors de son titre à Fleury-les-Aubrais) a su décrocher une belle médaille de Bronze en 1’10’’14 (qui resta longtemps le record de France).
Mais le grand nom de la brasse Française, après Alain Berthier, c’est bel bien le Havrais Hugues Duboscq. 19 médailles internationales dont 2 titres, 3 médailles de bronze olympiques en 2004 et 2008. Il détient toujours les records de France des 100 et 200 brasse et reste le plus grand brasseur de notre histoire, un nageur exceptionnel et un homme d’une extrême gentillesse et grande fidélité qui n’a jamais quitté son club formateur le CN le Havre et a toujours fait le choix de rester nager avec ses copains d’entrainement. Wilfrid et moi-même avons eu le plaisir de nager contre lui lors des championnats de France interclubs NII.
Voilà pour ce « p’tit » mot, je vous souhaite encore une bonne année 2021 pleine de bonheur, de santé, de réussite et surtout d’un peu plus de liberté.