Oyez, oye
Bonjour à toutes et à tous,
J’espère que vous vous portez pour le mieux et que votre confinement se passe pour le mieux. J’ai une pensée particulière pour les entrepreneurs et commerçants qui doivent vivre des heures difficiles et qui ont toujours été auprès de nous pour nous soutenir…
Réglementairement et Techniquement
Aujourd’hui nous abordons le dos, ou plus communément appelé le dos crawlé. Le style a la particularité de ne pas être décrit dans le règlement F.I.N.A. (Fédération Internationale de Natation Amateur) autrement que par « nager sur le dos, avec une liberté de mouvement d’épaules qui ne doit pas dépasser les 90 degrés avec la surface de l’eau, de plus la taille des coulées est limitée à 15m après le départ et après chaque virage ». La complexité de la règle vient par contre du virage qui a subi quelques révolutions depuis les années 90 jusqu’à nos jours. Le nageur fait en sorte de prendre des repères, grâce aux drapeaux de 5m, qui vont lui permettre de se retourner sur le ventre de tel sorte qu’il ne lui reste qu’un seul mouvement de bras (sous peine de disqualification) pour entamer son virage culbute (il faut même que ce virage soit amorcé avant le fin de ce même mouvement). Voici donc la complexité réglementaire de la nage. Historiquement, nager sur le dos se faisait les deux bras en même temps avec des jambes de brasse, mais à la fin du 1900ème siècle un Allemand a révolutionné cette nage en la transformant en nage alternative, Harry Hebner. Dans les années 30 les Australiens l’ont amélioré pour en faire la nage dorsale la plus rapide. En effet ce mouvement alternatif des bras optimisé par un gros roulis de buste (tout en respectant le règlement) permet un passage sous-marin des surfaces propulsives (mains et avant-bras) des plus efficaces.
Le dos crawlé a aussi la vertu d’aider les personnes souffrant du dos à le rééduquer, c’est aussi la nage la plus aisé à apprendre et enseigner.
Ne voyez donc pas le dos comme une nage de fainéant pour celles et ceux qui veulent faire croire qu’ils font du sport en se prélassant sur le dos…loin de là….allez demander à Kilian quand il fait le même entraînement que les autres alors que lui est en dos avec une ceinture godets qui va le freiner et que ses partenaires sont en crawl…..
Les grands noms du DOS
Et bien l’histoire de la natation mondiale n’a pas forcément été marquée par un dossiste hors du temps à l’instar d’un Aleksandr POPOV pour le 100NL ou un Mickael PHELPS pour les épreuves de 4 nages et du papillon. On pourra cependant retenir une belle école de dos aux Etats Unis avec plusieurs recordmen du monde dont l’imposant Matt Grevers nageant moins de 52 secondes avec un physique de 2ème ligne de rugby ou bien Aaron Peirsol 5 fois titrés aux JO et 10 fois lors des championnats du Monde. On retiendra aussi David BERKOFF, américain lui aussi, qui révolutionna le virage dos en inventant un virage culbute (qui est le père de notre virage actuel) avec la complexité de se retourner pour « culbuter » juste après avoir touché le mur sur le dos (exploit de coordination, surtout pour un nageur), ce nageur eut aussi la particularité de faire des coulées démesurées en ondulations sur le dos.
Chez les femmes, au niveau international, seule Krisztina EGERSZEGI a vraiment marqué l’histoire de cette spécialité avec 17 titres internationaux dont 5 olympique s dont les premiers à seulement 14 ans, avec un record du monde qui seulement disparu grâce (ou même à cause) des combinaisons de natation en néoprène, qui ont été interdites depuis, après 12 ans d’existence.
Mais soyons plutôt chauvins. Il y a eu de grands noms de la natation en France et même dans notre région. Une des plus connues par les anciens, et qui est même venue à Vendôme pour l’inauguration de la première piscine des grands prés c’est KIKI CARON. Elle a été recordwoman du monde du 100 dos en 1964 en 1’08’’60, ce qui encore aujourd’hui serait un très bon temps, elle a aussi détenu le record d’Europe du 200 dos. Vice- championne Olympique en 1964 et championne d’Europe en 1966. Elle a été le porte-drapeau de la natation française durant des années.
Il fallut attendre plusieurs années pour qu’à nouveau une nageuse française brille à l’international, en 1998 Roxana MARACINEANU fut la première championne du Monde de l’histoire de notre natation française sur le 200m dos qu’elle remporte l’année suivante aux championnats d’Europe pour finir vice-championne Olympique en 2000 à Sydney. Elle compte à son palmarès 4 autres médailles internationales.
Et puis il y eut Laure MANAUDOU, qui certes n’a pas brillé qu’en dos mais dès 2004 elle remporte la médaille de bronze sur 100 dos aux JO d’Athènes. Première nageuse sous la minute sur 100 dos elle gagnera 3 autres médailles sur cette épreuve. Pour l’anecdote, elle ne souhaitait pas participer au 200 dos qu’elle trouvait trop difficile mais elle détient toujours le record de France de cette épreuve qu’elle aurait pu remporter à Budapest en 2006 (l’année où elle a été désignée meilleure nageuse du monde) alors qu’elle avait gagné le 100 dos, le 200, 400, 800 NL et 200 4N…mais c’est finalement sa partenaire d’entraînement, Esther BARON, qui la remporta… Dans notre région centre, où passa à Blois pour une seule saison notre ministre des sports Roxana, une autre nageuse a porté les couleurs de l’équipe de France à l’international, la Tourangelle Sylvie LE NOACH BOZON, 3ème des championnats d’Europe à Vienne en 1974 et présente aux JO de 1972 et 1976.
Chez les hommes le premier de la liste serait un Tourangeau d’adoption, Troyen d’origine, Gilbert BOZON, le défunt mari de Sylvie LE NOACH et entraîneur de renom de notre région. Il a été détenteur du record du monde du 100 dos et du 200 dos, vice-champion olympique en 1952 à Helsinki, champion d’Europe et vice-champion d’Europe, les championnats du monde n’existaient pas à cette époque. Frédéric DELCOURT, vice-champion Olympique du 200 dos à Los Angeles en 1984 et médaille de bronze sur la même distance aux championnats d’Europe de 1981. Simon DUFOUR, premier nageur français sous les 2 minutes aux 200 dos, 3 médailles internationales dont un titre de vice-champion d’Europe sur la même distance. Pierre ROGER , vice-champion d’Europe sur 100 dos et médaillé de bronze au même niveau. Ainsi nos inséparables, même si finalement leur palmarès sont différents, Camille LACOURT et Jérémy STRAVIUS. Nos 2 co-champions du monde sur 100 dos en 2011. Camille est néanmoins un pur spécialiste du dos. L’homme le plus vite du monde en dos hors “combinaisons magiques ». Il a détenu le record d’Europe sur 100 dos et fut 5 fois titrés aux championnats du monde, 5 fois aux champions d’Europe, peut-être le plus grand dossiste de notre histoire. Quant à Jérémy, il fut il fut l’un des acteurs du titres de champion olympique au relais 4x100NL de Londres, ses faits d’armes en dos furent un titre de vice-champion d’Europe en 2009 à Budapest et champion du monde avec Camille sur la même distance
Que de beaux nageurs. Cependant à Vendôme nous avons un jeune nageur qui se révèle depuis 2 ans maintenant un excellent nageur de dos et compte parmi les meilleurs nageurs de 200 dos tout âge confondus à seulement 17 ans. Ce dernier n’a pas vu son rêve se réaliser de se qualifier aux championnats de France jeunes qui devaient se dérouler dans les terres de sa grand-mère, Strasbourg, à cause de 2 petits centièmes et une COVID bien désarmante. Cette saison sportive, il termine 17ème de sa catégorie sur le plan national mais sera le dernier à s’en vanter (quand bien même il le saurait… ?), il s’agit du fils du Wil, enfin de l’autre Wil… Kilian…et pas KIKI sauf pour sa maman.
Je vous dis à la semaine prochaine où je vous présenterai l’Assemblée Générale…
Nageons à l’unisson…bientôt…